



L’école du peuple
Histoire d’une hypocrisie sociale
Des lois Ferry aux 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat, la République s’est bâtie sur la promesse de la démocratisation par l’école. Mais la bourgeoisie s’est toujours réservé, à l’aide de barrières plus ou moins masquées, un accès privilégié à la réussite scolaire et sociale. C’était vrai du temps où le latin et le baccalauréat n’appartenaient qu’à quelques-uns. Puis, l’allemand ou les mathématiques ont pris la relève. Les classes préparatoires restent à peu près aussi éloignées de l’université, dans leur recrutement et leurs débouchés, que jadis le secondaire du primaire supérieur. Et l’enseignement privé, qui n’a presque plus rien de catholique, est l’arme décisive d’une ségrégation qui ne dit pas son nom. Tout cela est inévitable : il y va de la liberté des parents. Si du moins la bourgeoisie de gauche n’ajoutait à ses stratégies scolaires le cynisme ou la naïveté qui consistent à vanter l’école laïque, mais pour d’autres enfants que les siens… L’hypocrisie scolaire est de ces maux qui blessent au plus profond la République.
- Sommairekeyboard_arrow_down
- Barrières dans l’école de Jules Ferry
- L’introuvable école unique (de la fin du XIXe siècle aux années 1950)
- Triomphe de la démocratisation… et de l’hypocrisie contemporaine
- Auteur(s)keyboard_arrow_down
Patrick Cabanel est directeur d’études à l’École pratique des hautes études (EPHE-PSL). Il est, entre autres, l’auteur de La République du certificat d’études. Histoire et anthropologie d’un examen (XIXe-XXe siècle), Paris, Belin, 2002, et de Ferdinand Buisson. Père de l’école laïque, Genève, Labor et Fides, 2016.
- Fiche techniquekeyboard_arrow_downNb de pages : 128Tags : école, République, histoire, réussite scolaire, laïcité
- Introduction, table des matières, 4e de couverture et autres documentskeyboard_arrow_downTéléchargement :